Premier de classe.

En retard, il était encore en retard. C'était de la faute unique de cette pigiste, sa soit-disant photographe. Elle ne savait jamais quand  ménagé son effet. Définitivement, il devrait encore une fois lui sauver la mise! Quand apprendrait-elle que les quotidiens ne pouvaient se permettent d'attendre les photos des uns et des autres? Les articles était dû pour hier, hier! Quelle honte vraiment! Enfin, bon soyons honnête, pas vraiment dû pour hier, mais plutôt, il les auraient voulus hier pour être bien franc.

Prend la pose dans la lumière du zénith déclinant là fenêtre, main au menton et pensif, magnifique. Il regard la pièce désespérément vide, de sens et de gens. Son regard las et concentré se pose sur un objet hautement inhabituel dans une salle de rédaction comme celle-ci. Un appareil photo, un très bon. Noir et luisant, tout en courbes et angles stylés, comme lui.

La main quitte le menton, se pose sur la hanche dans un geste délibérément lent et calculer. L'autre, produit, un portable d'ont ne sait où...

J'espère sincèrement qu'elle est encore joignable, celle-là quand elle a une idée elle ne l'a certainement pas ailleurs que dans la tête.

Se prend brièvement le front de sa main libre compose prestement un numéro et laisse le téléphone sonner pendant une éternité, à chaque sonnerie, le silence déjà lourd de l'évidence ne peut tromper, un peu comme la photo saisi et fige les moments que l'objectif rencontre, du vrai, du fort, du décevant en cet instant. Une vraie frustration, aussi fugace pour lui que le sourire agace de la Joconde.

La synchronisation est parfaite, le moment du jour idéal et surtout, il a tout ce dont il a besoin sauf, les photos numérisé de sa protégé! Aberrant! Inacceptable! Il n'est pas si tyrannique, il veut simplement qu'elle respecte les horaire à la lettre et qu'elle lui fasse son café, lui donne les photos, passe le balai et qui donc lui servira de secrétaire s'il a un besoin urgent de dicter une lettre?

Après tout, peut-être était-ce de sa faute, si elle était autant distraite de son devoir? Il l'avait encouragé à user de sa curiosité au-delà de la photographie. Tout de même, la scène était mise pour une prestation spectaculaire, des pièces banales et factices avec des témoins tout aussi faux.

Un chef d'oeuvre, une illusion, un mirage parfait. Pendant que d'une main, le journal présenterait une façade fidèle à son image, il enverrait un message subtil de l'autre. Un message évident, aux couleurs chaudes de façade mais aux envers inquiétant. N'aurait plus manquer qu'a ce plan séquence, qu'une musique légère mais prudente. Incitant les insignifiants, les figurants à voir ce qu'il souhaite faire voir et permettre à ses étoiles de ressentir la pression, le trac.

Et le voilà figer dans l'impasse, comme la page blanche infecte parfois le romancier.

Son chef d'oeuvre informerait les élèves tout en donnant le sentiment de tout voir et tout entendre, une belle harmonie assurément mélodieuse pour un mélomane de l'information et de l'apparence tel que lui.

-Franchement, elle pourrait au moins faire l'effort d'allumer ou de ne pas oublier son cellulaire! Je n'ai pas toute la journée! Comme si je pouvais me permettre de m'asseoir, main au menton coude aux genoux à parfaire une réflexion aussi monolithique que la pose!

Il soupir profondément et son esprit agile et flexible se contorsionne pour trouver une issue, une solution à une fin de non à venir. Côté cours: s'offre la difficile option de l'attente, côté jardin: miroite comme le mirage, la recherche de son chevreau égaré. Quelle foire! Quelle cirque! S'il avait souhaiter jongler, il se serait fait jongleur!

Et puis, par évidence il fallait conclure qu'il se pouvait fort bien qu'elle ne revienne pas étourdie comme il la connaissait. Il se voyait sauter d'une scène à une autre cherchant sa moitié, tel le Roméo courant sa Juliette. Il n'avait guère le choix. Il lui faudrait la retrouver.

-J'espère vivement qu'elle a une bonne raison pour faire sa diva! Marmonne t'il, son profil de faucon concentré sur les courbes sensuelles, pleines et douce de l'appareil photo qu'il escamote de sa main gauche, tandis que presque dansant, sa silhouette se glisse vers la porte du petit local.


Questions sur questions, il spécule, il interroge, il accule mais personne ne sait goutte. Il se sent comme perdu dans le vague. Les rumeurs augmente, enfle autour de lui un peu comme la mer se retire lorsque la vague se fait plus grande et pressante au seuil de s'échoir sur la côte. La marée humaine, par un ressac constant, lentement s'étire vers les ailes plus académiques de l'école.

Pause. Retour en arrière. Pause à nouveau, Quelle heure était-il à son départ? Avance rapide. Visiblement la montre, égraine les secondes plus vite qu'il ne l'avait perçu dans l'ensemble de la fresque temporelle. Moins de deux minutes au compteur.

Frustration, colère, puis déception. Il est trop loin de son cours. L'océan d'individualité est si compact qu'il lui barre l'horizon. Il doit faire vite.

Sourire en coin, sourire jumeau, copie atypique du sourire empreint de mystère d'une complice centenaire. Une minute à faire.

Avance rapidement, maladroitement. Accroche dans un semblant d'accident, un étudiant imposant dont le blouson presque rétro trahi son affiliation criante, comme sa musculature d'ailleurs, à une quelconque équipe sportive. Regard fuyant, épaules tombante, Ismael bafouille des excuses inaudibles et tremblantes. La réaction rapide, suprématie sociale oblige, la montagne le repousse rudement en le tançant verbalement comme un animal.

Le retors jeune tombe et roule des regards presque effarés autour de lui, comme un animal cherchant une issue. La diversion est parfaite et le chaos qui règne lui offre un anonymat bienvenue. Opportuniste, il profite de l'ouverture dans la foule de curieux pour partir en courant dans la brèche. Direction son cours de Biologie. Les mains sur son visage comme crispé, se détendent directement, alors qu'il échappe aux derniers curieux.

Gestes preste et guindés, il repasses ses vêtements froissés, remet de l'ordre dans ses cheveux en bataille. Il reprend son souffle deux petites secondes, puis termine son trajet. La main sur la poignée de la porte, la cloche retentit.

Sourire carnassier il chuchote:

-Pile à l'heure, presque trop facile. À charge de revanche Mary Kay!

Il songe à la tête qu'elle feras, si elle repasse par la rédac avant lui et qu'elle ne trouve son précieux appareil nulle part! Une bonne leçon pour une dissipée comme elle. Il pousse la porte et entre en classe. Devant lui une forêt de regret et d'ennui, un squelette de démonstration face à la porte, formol et instruments ternes dans la faible lumière grise de la classe. Il manquerait qu'un beau miroir en filigrane et on y verrait une Vanité!

Dommage, il avait toujours préférer la serrenité simple des nature mortes, tiens, je suis encore le premier arrivé.

Fiction:
Titre: L'inextricable situation de désespoir.

Bien que notre jeune, jolie et talentueuse journaliste favorite, vous savez, celle avec un vilain défaut, MKU, a survécu à sa rencontre initiale avec Blair, la dangereuse et charismatique reine de l'école, cette dernière se retrouve maintenant confronté à un nouveau défit de taille! Quel épreuve me demandez-vous? Voulez-vous vraiment le savoir? Très bien, mais soyez averti très cher lecteur, que notre présent épisode de MKU – La journaliste trop curieuse, n'épargneras personne, car cette dernière, doit maintenant survivre a un cours de... philosophie!

Oh non!

Documentaire.
Titre: J'ai la piqure pour Épicure.

Ainsi donc, ce qu'il faut retenir de la philosophie d'Épicure, c'est que la recherche du plaisir ultime dans toutes activités, n'est pas seulement recommandé, mais bien encouragé. Selon le philosophe, le monde dev...

Portrait.
Titre: Ugh.

Je n'en peu plus! Son sourire! Son affreux sourire victorieux! Bien sur que j'ai vu mon appareil photo quand j'ai coupé par le laboratoire de biologie! Arg! Je vais encore devoir faire le café, le ménage et rédiger des lettres! Qu'est-ce que je suis moi, son assistante? Pff! Et puis merde à la fin, il peut se terminer ce cours? J'ai des enquêtes à mener, Blair est juste la, à deux bureaux, mon scoop! Ugh!

Note.
Titre: N'empêche.

Ismael aurait à apprendre d'Épiqure, lui qui me fait plus penser au platonique Platon.

Ouvrage théologique.
Titre: Révélation.

DING DONG.

Témoignage.
Titre: Les survivants de la guerre.

Et c'est la que la cloche à sonné ma libération et celle des autres prisonnier. J'étais, je dois bien le dire, submergé par la joie, comme nous tous d'ailleurs, mais moi, moi je savais que j'avais encore une mission à accomplir; une mission pour notre salut à tous... J'allais devoir confronté le chef de cellule.

Portrait.
Titre: Comme si j'allais!

Oui, non, en fait, j'ai plus de chance de survie si je me rend directement au local du journal pour extraire les photos qui sont sur ma carte mémoire, il va me pardonner et hop! Je peux toujours continuer mon enquête demain, de toute manière, Blair part déjà avec ses copines, elle ma déjà oubliée.

Roman.
Titre: La quête d'une vie.

Armé de sa légendaire épée à l'encre mauve et protégé de son blanc bouclier ligné, revoilà la jeune femme sur les routes de l'inconnu. Devant elle, les couloirs du labyrinthe de la mort. N'ayant plus le choix si elle voulait vraiment sauver son monde, cette dernière s'avança vers l'inconnu, en quête de la seule chose pouvant la sauver du trépas; la tablette lumineuse...

Info-pub:
Titre: Le produit de la semaine.

Profitez de l'incroyable clarté de l'écran HD intégrale de 12,5 po et de l’extraordinaire autonomie de batterie de 10 heures du Cromebook Flip C302 d'Asus pour seulement 649,99$.

Note.
Titre: Au moins.

Ma case est en chemin et pour de vrai cette fois.

Ismael, était pleinement satisfait, l’illusion serait parfaite. La scène était déployée devant ses yeux. Il voyait déjà la distribution d’acteurs jouer avec vigueur les rôles qui leur avaient été attribué. Comme l’horloge bien huilé, chaque rouage et engrenage, rythmé par la symphonie que dicterait le metteur en scène, ferait évoluer l'épopée tragique vers son apogée.

Quel Triomphe cela serait, de peindre le portrait cinéma-dramatique de sa journaliste éplorée de ne pouvoir recouvrer son précieux appareil. Un vrai chef-d’œuvre. Qui plus est, l’idée n’était pas la sienne, mais bien celle de Mary. L’arrivée inopinée de la photographe, quelques secondes après sa propre arrivée dans la classe, avait eu des airs grotesque et théâtral. Lui insufflant comme une muse, le scénario grandiose. Et cela allait s'en dire, que notre prestidigitateur, en avait profité pour révéler à sa journaliste, le fruit défendu de son étourderie, narquoisement.

DÉCOUPAGE TECHNIQUE:

Mary, en bout-à-bout, avait passer dans le champ de l’illusionniste, comme au ralenti, l'arrière plan flou, sans retouches et sans travail, semblait laisser penser à un assemblage de séquences machinales. La prémisse, brute d'un court-métrage à l'ambiance prometteuse. Ismael, failli interrompre verbalement la cavalcade de son employé, mais se ravisa tout aussi vite. Souhaitant conservé, le côté brut de la situation.

Oh! Certes, son sourire satisfait, lui, eut droit à son gros plan, s'élargissant à mesure que l'objectif se rapprochait de lui. Ses dents blanches, éblouissant presque la scène. Contraste poignant, vu la relative pénombre de la classe. -Quelle agréable façon de briser le 4e mur, pensait-il.

COUPER!

Fondu en noir, sur l'image d'une classe de biologie à demi-pleine, en contre-champ ses prunelles, contemple le bureau inoccupé de l'enseignante, avantageusement éclairé d'un rayon de soleil solitaire, qui frappe, un presse papier prismatique en verre. Renvoyant sur le mur du fond de la classe, un arc-en-ciel diffus. Cadrage parfait, lumière équilibré, aucun post-traitement requis. Flawless! Il sourit.

Ismael, tape du bout de ses doigts sur son pupitre, en rythme avec l'aiguille des secondes, impatient. Il attend toujours, que l'enseignante arrive... Elle semble, qui plus est, se faire comme une copie de Phèdre, qui ne se victimiserait plus. Autant dire, que cela, n'arriverais jamais!

-Tchh! J'ai autre chose à faire Mme Budd. Je dois diriger un journal moi!

La phrase, lui échappe dans un soupir. Puis, son esprit s'égare.

PAUSE!

FLASH-BACK (Narration):

Une semaine auparavant, Mme Budd, enseignante de biologie, était entrer dans sa classe, le souffle court, les yeux fuyants, tout en s'empressant de gagner son bureau ou elle avait déposer en bataille ses papiers de cours. Sur sa peau, une mince couche luisante de sueur, qui donnait un lustre à sa peau de pêche, avait trahi sa folle course. Vicky de son prénom, s'était alors excuser de son arrivée tardive, quinze minutes après la seconde cloche. Les élèves chahuteurs, avaient à peine remarqué son arrivé. Jusqu'à ce qu'elle, s'empresse de fermé violemment la porte, surprenant tout le monde, par la violence de son geste, excepté bien sûr le magnifique Ismael!

- Chers élèves! Veuillez, concentrez... Votre attention, sur notre cours! Pardonnez mon retard, j'avais... Petite pause imperceptible. - J'avais des photocopies à faire, pour le pré-test.

TRAVELING-AVANT:

La chemise de l'enseignante, est légèrement friper, ses bas résilles semblent porter des accrocs étranges à la naissance du genou gauche, le col est défait et l'ouverture du chemisier, est béante plus qu'à son habitude. Inhabituel. Une musique de suspense se fait entendre en filigrane de l'esprit d'Ismael. Il marmonne pour lui-même: - Hum, ce n'est surement rien.

COUPEZ!

NOUVEAU PLAN (retour au moment présent):

En traveling arrière, l'image montre une MKU dont la déception est à l'égal de la prestidigitation, par laquelle le magnifique appareil Leika S (TYP 007). Avant qu'elle ne quitte la pièce, sans avoir ralentie et malgré la présence évidente de son appareil tout en angles, presque à portée de sa main. L'illusionniste, perçoit une étincelle de défi, dans les lentilles violettes de son amie.

Les doigts qui pianotent toujours, Ismael, demeure souriant, alors que les premiers élèves entrent, en cours de biologie. Et cette fois encore, l'enseignante est en retard. Tiens? Coïncidence? Le sourire devient un rictus carnassier, à la pensée d'une nouvelle enquête, de l'inédit au cœur même du personnel enseignant.

SÉQUENCES:

Vicky, Mme Budd, est de retour, de nouveau des signes d’essoufflement, des vêtements froissées, mal mis. Hum? aurait-elle un amant, le verrait-elle en cachette entre deux groupes? Ou bien un élève? Hum...

- Bonjour, eut un petit contre-temps. Commençons.

Début de cours.

- Ouvrez vos manuels à la page 157, du chapitre trois. Faites les exercices de calculs calorique et...

Clignotement flou et saccadé, des pages qui tournent sur fond d'horloge en mouvement, tic, tac, audible en arrière plan, consignes en écho indistinct...

(Onomatopé, son de cloche) DING, DONG DONG DONG, DING, DONG DONG DONG!

- Ah, enfin sauvez par la cloche! Jules?

Le président du club journalistique, se tourne vers un collègue de classe, tout en l'interpellant.

La caméra, passe son focus, de la main de l'éditeur en chef, aux pieds de son ami, en contre-plongée. Terminant sur le buste du figurant. Un portrait parfaitement cadrer, artistiquement mis en valeur, par un champ lumineux et un arrière plan flou et vivant, mobile. Quel magnifique portrait!

- Hum? Oui Ism?

Le figurant est blond, yeux vert, silhouette délicate, presque fragile, pommettes rouges nez aquilin. Il fait presque carte de mode, dans son uniforme parfaitement cintré, dans le club il est responsable de la correction des articles et aussi de la portion esthétique de la mise en page.

- Je vais avoir besoin d'un coup de main, pour donner une petite leçon à notre chère MK. Partant?

Jules, aime jouer des tours. Ismael le sait. Il comptait en tirer profit, se jouer de sa tardive secrétaire, amie, barista, femme à tout faire et, malheureusement aussi, photographe talentueusement en retard sur ses délais. Ismael, se tourne vers un public absent et leur sert un sourire malicieux, tout en suggérant à son partenaire, de se rendre au local du journal.

RACCORD:

Les deux garçons marchent ensemble côte à côte. Complètement absorbé, leur dialogue est inaudible. La caméra les suis à quelques pas, derrière. Leurs épaules tressautent, animés d'un rire muet. Une musique douce, presque lutine joue en filigrane. Les spectateurs ont compris que le meilleur resterais à venir.

CLIGNOTEMENT.

LE PLATEAU:

J'ai tout mis en place, un rideau noir couvre la porte du local du club. La scène improvisée à été mise en place par ma superbe personne et mon enthousiaste assistant, Jules. Un éclairage aux spots photographiques, sur un podium aux allures grecs, baignant de lumière, se trouve un amas de pièces détachés dont un objectif d'appareil photo noir, lentille craquée. Alangui sur la scène, moi. Main gauche gantée de blanc, je me touche le front du bout de mes doigts délicats, jambe droite légèrement fléchies, de profil je l'attends. Dans ma main droite une batte du club de baseball, traîne au sol mollement.

La dragonne estampillé Leica S, dépasse de l'amas informe sur le podium. Mon habit queue de pie, se soulève avec irrégularité, comme si je venais de courir le marathon, mes mains tremblent légèrement. Et face à la porte, plusieurs miroirs, dont les réflexions, grâce à un habile jeu de lumière, causeront la confusion. Elle est si empressée, si étourdie et impulsive. Je le sais! L’illusionniste le sait.

Sur le sol, menant vers la scène, piles, chargeur et accessoires dont sac de transport sont éparpillés.

Sourire satisfait, aussi vite apparu, aussi vite disparu.  

- Qu'elle vienne...

COURT-MÉTRAGE:

La séquence est prête. Ne manque que notre diva, pour le grand Triomphe!